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Obeya : Comment améliorer vos animations à intervalle court (AIC)

Pour rappel, l’Animation à Intervalle Court (AIC) est clé pour piloter efficacement la performance d’un processus ou d’un projet. Elle repose sur des réunions courtes et structurées, menées à intervalles réguliers, qui permettent de remonter rapidement les problèmes identifiés et de définir des actions correctives.

En parallèle, l’Obeya, qui signifie « grande salle » en japonais, est un espace visuel centralisé utilisé pour coordonner les actions et les décisions dans un environnement collaboratif.

Dans cet article, nous allons voir comment l’association de l’AIC & l’Obeya amplifie son efficacité en rendant les échanges plus structurés et en facilitant l’accès aux informations critiques.

Les 3 piliers essentiels pour réussir une AIC efficace

Avant toute chose, il sera important de bien respecter ces 3 “piliers” pour réussir vos AIC
  1. Des animations courtes et fréquentes
  2. Ces réunions, généralement d’une durée de 5 à 15 minutes, permettent de détecter les problèmes dès qu’ils apparaissent. La fréquence dépend du contexte (quotidienne, horaire, ou hebdomadaire).
  3. Un tableau visuel :
  4. Le tableau regroupe les indicateurs clés, les objectifs, les problèmes identifiés et les actions décidées. Il sert à communiquer la situation en un coup d’œil, aussi bien pour les participants que pour les observateurs extérieurs.
  5. Un standard de fonctionnement :
  6. Le standard définit la structure des réunions (participants, durée, fréquence), l’organisation du tableau visuel et les règles de mise à jour. Cela garantit une méthode homogène et efficace, en évitant les dérives organisationnelles.
Ces trois piliers sont indissociables et constituent les bases indispensables pour la réussite des AIC.

AIC : Pourquoi des animations courtes et fréquentes sont essentielles

Pour être efficace, une AIC doit être organisée régulièrement. Pour rappel, celles-ci peuvent être organisées de cette façon :
  • AIC 0 : revue horaire ou par équipe, d’une durée de 10 ou 15 minutes maximum, regroupant les opérateurs avec leur chef d’équipe, dont l’objectif est de remonter les problèmes rencontrés en production.
  • AIC 1 : revue journalière regroupant les chefs d’équipes et le chef d’atelier.
  • AIC 2 : revue journalière ou hebdomadaire regroupant le responsable de production et les différents responsables de secteur.
  • AIC 3 : Point de performance global pour la direction, couvrant l’ensemble des secteurs
Schéma des revues en production : AIC 0 (opérateurs et chefs d’équipe), AIC 1 (chefs d’équipe et chef d’atelier), AIC 2 (responsable de production et responsables de secteur), AIC 3 (revue globale pour la direction).
Ces animations permettent une remontée rapide des informations à différents niveaux hiérarchiques.
Consultez notre article : Animations à intervalles courts : méthode Lean impactante – iObeya pour une explication détaillée de ces niveaux.

Tableau visuel en AIC : Un outil clé pour la performance

Mon conseil est d’intégrer, au moins deux tableaux visuels:
  • Un premier tableau SQDCP
    • Les objectifs clés à suivre (qualité, sécurité, productivité),
    • Le suivi de chaque lettre du SQDCP :
      • Sécurité: Incidents, zones à risque.
      • Qualité: Défauts, retours clients.
      • Coût:Dépenses imprévues, écarts budgétaires.
      • Délais: Retards, goulots d’étranglement.
      • Personnes: Absences, formation.
    • Le suivi des indicateur (via des graphiques ou des tableaux).
  • Un second tableau de suivi des problèmes et actions associés : Je recommande la présence des colonnes suivantes :
    • KPIs/Lettre du SQDCP
    • Date d’identification du problème
    • Description du problème
    • Plan d’actions associés
    • Responsable de l’action
    • Délai de résolution
Vous pouvez également intégrer d’autres panneaux comme :
  • Kanban: : Pour visualiser les flux de travail en cours, terminés ou bloqués.
  • PDCA (Plan, Do, Check, Act): Pour structurer les actions d’amélioration continue.
  • 5 Pourquoi:Pour identifier les causes profondes des problèmes rencontrés.
  • Ishikawa :Pour cartographier les causes potentielles d’un problème.

AIC : Pourquoi un standard de fonctionnement est indispensable

Le standard est essentiel pour structurer les AIC. Il précise :
  • Le rôle de l’animateur,
  • La liste des participants,
  • La fréquence et la durée des réunions,
  • Les règles d’organisation et de mise à jour des tableaux visuels.
Il permet de garantir une cohérence dans la manière dont les réunions sont menées et assure un engagement constant des équipes.

Obeya : Définition et rôle dans la gestion de projet

L’Obeya est un espace collaboratif conçu pour centraliser les informations stratégiques et opérationnelles. Elle combine :
  • La visualisation des données clés (indicateurs, problèmes, actions),
  • Une collaboration étroite entre les membres de l’équipe et les différents niveaux hiérarchiques.
Associée à l’AIC, l’Obeya devient un pilier stratégique (tableau de management visuel) afin d’améliorer l’efficacité des animations et faciliter la résolution des problèmes.

Les bénéfices de l’Obeya pour l’AIC

  1. Amélioration de la communication :
  2. L’Obeya permet de visualiser clairement les données pertinentes (indicateurs, écarts), grâce à la construction de panneaux adaptés aux besoins et favorise des échanges fluides entre les participants.
  3. Accessibilité des informations en temps réel :
  4. Il est également possible d’utiliser des Obeyas numériques, comme iObeya, afin d’intégrer les données en temps réels provenant des autres systèmes. Cela permet d’offrir un accès immédiat aux données, et donc faciliter la prise de décision rapide et informée.
  5. Collaboration entre les différents niveaux hiérarchiques :
  6. Comme nous l’avons vu, l’objectif des AIC est également de faire remonter les problèmes critiques. En utilisant, des obeyas numériques, il est possible de faire remonter facilement les états d’avancement et de résolution, lorsque nécessaire, aux autres niveaux d’AIC.
  7. Renforcement de l’engagement et de l’amélioration continue:
  8. En impliquant tous les acteurs dans un espace partagé, l’Obeya encourage la responsabilisation et l’implication des participants. L’Obeya centralise les apprentissages et encourage une approche Kaizen en identifiant les tendances et en suivant les progrès réalisés.
Dans une usine automobile, l’intégration du tableau SQCDP au sein d’une Obeya peut transformer la gestion des performances opérationnelles. Voici comment ce tableau peut être utilisé pour traiter des problèmes courants et améliorer les résultats :

Étape 1: Identifier des écarts de production liés à des problèmes de qualité

Lors des AIC 0 (revues horaires avec les opérateurs), une augmentation anormale du taux de rebut est détectée sur une ligne d’assemblage.
Un écart sur la qualité est identifié : des pièces plastiques présentent des défauts d’ajustement, ce qui cause un rejet de 5 % supérieur à la moyenne habituelle.
Action dans l’Obeya :
  • Le tableau SQCDP, affiché dans l’Obeya, met en évidence l’anomalie grâce à une visualisation claire dans la colonne « Qualité ». Les équipes analysent rapidement le problème en utilisant des outils comme le diagramme d’Ishikawa ou les 5 Pourquoi pour identifier la cause racine : une variation dans la température d’une machine d’injection plastique.
  • Une action corrective immédiate est décidée : ajuster la température et réviser le standard de fonctionnement.
  • On identifie également un résultat attendu : Réduction des rebuts et amélioration du rendement de la ligne.

Étape 2: Définir des actions correctives pour réduire les temps d’arrêt (sécurité)

Lors d’un AIC 1 (revue journalière entre chefs d’équipe et responsables de production), un incident mineur est signalé : un opérateur a trébuché sur un câble mal placé. Ce type d’incident perturbe le flux de production et augmente les arrêts machine.
Action dans l’Obeya :
  • Le tableau SQCDP affiche ces informations dans la colonne « Sécurité ».
  • Les responsables identifient ce problème comme un risque de répétition. Une solution immédiate est décidée : installer des chemins de câbles pour sécuriser les zones de passage,

Étape 3: Améliorer les performances en surveillant les délais de livraison

Lors d’un AIC 2 (revue hebdomadaire avec le responsable de production et les chefs de secteur), un retard dans la livraison de certains lots est détecté, menaçant les engagements envers le client. En analysant la situation, l’équipe constate que la gestion des stocks tampons est insuffisante, provoquant des interruptions dans le flux de production.
Action dans l’Obeya :
  • Le tableau SQCDP affiche ce retard dans la colonne « Délais ».
  • Les équipes logistiques et de production travaillent ensemble pour :
    • Ajuster le niveau des stocks tampons,
    • Optimiser la planification des approvisionnements,
    • Réorganiser temporairement les équipes pour compenser les retards.
  • Les actions décidées sont listées dans la colonne « Plan d’actions » du tableau visuel et suivies lors des prochaines AIC grâce à la mise en place d’un résultat attendu ou d’un KPI à suivre.

Étape 4: Coordination entre les niveaux hiérarchiques grâce à l’Obeya

Grâce à l’intégration du tableau SQCDP dans une Obeya numérique, chaque niveau hiérarchique dispose d’une vue consolidée des performances :
  • Les opérateurs signalent les problèmes détectés au niveau des AIC 0,
  • Les chefs d’équipe escaladent les problématiques complexes lors des AIC 1,
  • Les responsables de production coordonnent les réponses stratégiques aux problèmes identifiés.
Cette centralisation permet de :
  • Rendre les informations accessibles à tous les niveaux,
  • Aligner les priorités entre les équipes,
  • Assurer un suivi rigoureux des actions entreprises pour résoudre les problèmes.
L’intégration de l’Obeya dans l’Animation à Intervalle Court (AIC) permet de renforcer l’efficacité de ceux-ci. En combinant les principes fondamentaux de l’AIC (animations fréquentes, tableau visuel et standardisation) avec les avantages de l’Obeya (collaboration centralisée et visualisation des données), les entreprises peuvent atteindre des niveaux élevés de performance et de réactivité.

Des outils comme iObeya permettent de digitaliser ces pratiques, offrant un accès en temps réel aux données, une meilleure coordination des équipes, et un suivi rigoureux des actions. En adoptant cette approche, les entreprises favorisent la cohésion des équipes et progressent continuellement vers l’excellence opérationnelle.
Downloadable Infographic illustrating the three main challenges of operational excellence in energy: management of major projects, digitalization still insufficient, reliability and maintenance of infrastructures.
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Obeya : Comment améliorer vos animations à intervalle court (AIC)

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