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Comment structurer votre QRQC pour une résolution rapide des problèmes

Qualité & Réactivité : voici deux enjeux majeurs que nous retrouvons dans tout environnement industriel. Mais comment faire ? Quelle méthodologie appliquer ?

Il est devenu essentiel de disposer d’une méthodologie efficace pour identifier, traiter et résoudre les problèmes rapidement. C’est dans ce contexte que le QRQC (Quick Response Quality Control) s’impose comme un outil indispensable.

Le QRQC est un système de résolution de problèmes qui permet de réagir immédiatement aux anomalies détectées sur le terrain et de les traiter avec une approche structurée et hiérarchisée.

Son objectif est double : éviter la propagation des problèmes et garantir des solutions durables en impliquant tous les acteurs de l’entreprise, des opérateurs aux dirigeants.

Dans cet article, nous allons explorer en détail la méthodologie du QRQC, ses principes fondamentaux et ses étapes d’application.

Le QRQC est un système de résolution de problèmes qui met l’accent sur la réaction rapide aux anomalies dès qu’elles surviennent.

Plus le problème est critique, plus il remonte haut dans la hiérarchie, assurant ainsi que la décision soit prise rapidement et efficacement par les responsables appropriés.

On observe alors deux phases : Quick Response & Quality Control.

Quick Response – Réagir rapidement aux problèmes

Le Quick Response consiste à identifier immédiatement un problème, le caractériser et mettre en place des actions de sécurisation pour éviter qu’il ne se propage.

Ce principe garantit que les opérateurs et les managers prennent des décisions rapides sur le terrain, sans attendre une escalade administrative inutile.

Quality Control – Trouver une solution durable

On passe ensuite à la seconde étape. Le Quality Control repose sur un raisonnement structuré et logique permettant de trouver une solution durable. Il ne s’agit pas seulement de corriger un problème ponctuel, mais bien de comprendre les causes profondes afin d’éliminer définitivement les défaillances du système.
Je vois trois raisons majeures de mettre en place ce système de résolution :

Identifier et résoudre rapidement les problèmes

Le QRQC doit être utilisé lorsque nous avons besoin d’identifier et de résoudre rapidement un problème de production. Il est particulièrement efficace dans les environnements où la réactivité est essentielle.

Assurer une remontée du problème au bon niveau hiérarchique

L’un des grands avantages du QRQC est qu’il garantit que chaque problème est traité au bon niveau hiérarchique. Grâce à son fonctionnement structuré en trois niveaux (ligne, UAP/atelier, usine), il s’assure que les problèmes simples sont résolus immédiatement par les opérateurs et chefs d’équipe, tandis que les anomalies plus complexes ou critiques sont rapidement escaladées vers la hiérarchie appropriée.

Habituer les équipes à prendre des décisions rapides et efficaces sur le terrain

Le QRQC est une approche qui permet d’habituer les équipes à prendre des décisions rapidement et efficacement. Il responsabilise les opérateurs, superviseurs et managers en leur donnant les outils pour analyser et résoudre les problèmes directement sur le terrain, sans attendre l’intervention d’un service centralisé.

Étape 1 - Définir la structure QRQC de l’entreprise

Pour assurer une réaction rapide, l’équipe initialement concernée dispose d’un délai défini pour apporter une solution au problème identifié. Si le problème n’est pas résolu dans ce laps de temps, le processus d’escalade est déclenché : il est alors transmis au niveau hiérarchique supérieur. Si ce dernier ne peut pas non plus y répondre dans le délai imparti, une nouvelle escalade est effectuée vers un niveau encore plus élevé.

On distingue généralement trois niveaux d’escalade :

  • L’équipe terrain : comprenant les opérateurs de la ligne ou de la cellule de production, les team leaders, chefs d’équipe et agents de maîtrise.
  • Les fonctions support : regroupant les équipes de l’atelier ou de l’unité.
  • Les responsables de service et la direction du site, qui interviennent en dernier recours.


Ce principe d’escalade est largement utilisé dans l’industrie où les flux de production sont tendus et les délais de réaction très courts. Lorsqu’un défaut non maîtrisé risque d’affecter le client, il est essentiel que la hiérarchie soit rapidement impliquée afin d’informer les parties prenantes et de mettre en place des actions correctives efficaces.

Étape 2 - Détecter le problème

L’objectif de cette étape est de repérer les anomalies le plus tôt possible, afin d’initier une action corrective sans délai.

Méthodes de détection souvent utilisées :

  • Alertes visuelles ou sonores : un système d’alerte (ex. : Andon) peut être mis en place pour signaler une anomalie en temps réel.
  • Formulaires de déclaration : les opérateurs ou les superviseurs peuvent remplir des fiches de remontée de problème pour décrire la situation observée.
  • Tableaux en bout de ligne : des affichages en production permettent de centraliser et de visualiser les anomalies relevées.
  • Indicateurs de performance (KPI) : certains indicateurs (ex. : taux de rebuts, non-conformités, arrêts de ligne).

Étape 3 - Caractériser le problème

Une fois un problème détecté, il est important de le définir précisément afin d’orienter les analyses et actions correctives. N’hésitez pas à structurer cette étape grâce au QQOQCCP :

Méthode utilisée :

QQOQCCP (Qui ? Quoi ? Où ? Quand ? Comment ? Combien ? Pourquoi ?) permet de structurer la description du problème avec des faits concrets :

  • Qui a détecté le problème ?
  • Quoi ?
  • Où l’anomalie est-elle survenue ?
  • Quand l’a-t-on constatée ?
  • Comment a-t-on remarqué l’anomalie ?
  • Combien de fois s’est-elle produite ?
  • Pourquoi ce problème est-il un risque pour la production ou la qualité ?

Objectif : éviter les interprétations erronées et donc faciliter la recherche des causes.

Étape 4 - Sécuriser le problème

L’objectif de cette étape est de prévenir la propagation du problème, en mettant en place des mesures de sécurisation immédiates.

Différentes actions possibles :

  • Arrêter la production pour éviter d’aggraver la situation (ex. : arrêt de ligne en cas de défaut critique).
  • Isoler les produits non conformes pour éviter qu’ils ne soient livrés aux clients.
  • Modifier temporairement un processus afin de limiter l’apparition du problème.


Cette étape vise à assurer que les clients et les autres étapes de production ne soient pas impactés par le défaut détecté.

Étape 5 - Analyser le problème

Une fois le problème sécurisé, il est essentiel d’en comprendre l’origine pour éviter qu’il ne se reproduise.

Vous pouvez utiliser différents outils d’analyse :

  • Les 5 Pourquoi : méthode d’analyse qui consiste à poser successivement cinq fois la question « Pourquoi ? » pour remonter à la cause racine du problème.
  • Le diagramme d’Ishikawa (cause-effet) : permet d’identifier les causes potentielles en les regroupant par catégories (Méthode, Main-d’œuvre, Matériel, Milieu, Mesure, Matière).
  • L’analyse de Pareto (80/20) : met en évidence les causes les plus fréquentes et critiques pour prioriser les actions correctives.

Étape 6 - Définir et mettre en place la solution

Une fois la cause racine identifiée, une solution corrective doit être définie, testée et mise en œuvre.

Types d’actions correctives :

  • Réglage immédiat d’un paramètre (ex. : ajustement d’une machine, changement d’un outillage).
  • Amélioration du processus (ex. : modification d’une procédure, ajout d’un contrôle qualité supplémentaire).
  • Maintenance préventive pour éviter la réapparition du problème.
  • Formation des équipes pour garantir une meilleure détection et gestion des anomalies.


Les actions doivent être documentées et planifiées afin d’assurer leur bonne exécution.

Étape 7 - Vérifier et formaliser la solution

L’étape finale consiste à vérifier l’efficacité des solutions mises en place et à les formaliser pour éviter toute récidive.

Actions clés :

  • Vérification de l’efficacité : analyser si le problème ne réapparaît pas après un certain délai.
  • Mise à jour des standards : documenter les nouvelles pratiques et s’assurer qu’elles sont intégrées aux modes opératoires et procédures de travail.
  • Déploiement sur d’autres secteurs : si le problème résolu peut exister ailleurs, appliquer la solution de manière préventive à d’autres processus ou sites.

Conclusion

En structurant la détection, l’analyse et la correction des anomalies, la méthode du QRQC permet d’optimiser la réactivité et d’impliquer activement toutes les équipes. L’un des atouts majeurs du QRQC réside dans sa hiérarchisation efficace des problèmes, garantissant que les plus critiques remontent rapidement aux bons niveaux de décision.
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